LE BLOG DES FILMS D'AUTEUR

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SUZANNE de Katell Quillévéré

 

 

LA LIAISON DANGEREUSE

 

par Bertrand Bichaud

 

3/5 ON AIME BEAUCOUP

 

Un destin. Celui de Suzanne, de son enfance sans mère, au côté de sa sœur et de son père camionneur, souvent absent, jusqu’à l’âge adulte et les aléas bien insoupçonnés que ses choix de vie vont lui imposer.

 

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Le première et principale réussite du film tient en son casting et sa direction d’acteur, aussi remarquable que judicieux. François Damiens, prouve une fois de plus les infinies nuances de jeu dont il est capable dans le registre dramatique. Une retenue à l’image des excès irrésistibles de drôleries qu’il déploie quand il évolue en comédie. Sara Forestier elle, trouve un nouveau rôle à sa hauteur, d’une justesse, d’un naturel et d’une spontanéité de jeu irréprochable.

 

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Corinne Masiero (« Louise Wimmer ») campe une avocate d’une douce humanité bienveillante. Quant à Paul Hamy, il est la découverte de ce film, ce « bad boy »  au cœur tendre, rappelant tout autant Mickey Rourke dans ses premiers rôles que Pascal Gregory. Après un (petit mais) mémorable rôle au côté de Catherine Deneuve dans « Elle s’en va », il joue ici un personnage ambivalent, lui permettant de prouver l’étendu de ses possibilités.  

 

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Le film dont le scénario se construit par moments sur des ellipses implique d’autant plus le spectateur, l’invitant à s’immerger, en interaction avec l’histoire. « La construction d’un récit fondé sur l’ellipse était un des rares paris de ce film (…) Nous avons créé un hors champ très puissant qui rende le spectateur actif. La brutalité d’une ellipse peut exprimer mieux que tout, le bouleversement provoqué par un événement » explique la cinéaste.

 

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« Suzanne » à n’écouter qu’elle-même, ses envies, ses rêves naïfs et illusoires, va se perdre, se dissoudre dans le destin qu’elle se dessine maladroitement, tel un croquis inconséquent. Ne plus être la fille de son père, ni la mère de son fils. Cette dépersonnalisation atteindra son point de non-retour, lorsqu’elle va être contrainte à devenir une autre.

 

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Le titre « Suzanne » est un hommage à la chanson de Léonard Cohen. La réalisatrice raconte que c’est en assistant à l’un de ses concerts qu’elle a trouvé l’envie et le courage de démarrer ce projet de film.

 

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« Suzanne » est un film qui marque, porté par une histoire réaliste et romanesque à la fois. Un récit construit avec délicatesse et inspiration. Un drame social et familial  bouleversant. Le meilleur (et de loin !) film français du moment.  

 

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16/12/2013
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