LE BLOG DES FILMS D'AUTEUR

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RENDEZ-VOUS A KIRUNA d’Anna Novion

 

 

MON PERE CE ZERO

 

 par Bertrand Bichaud

 

3/5 ON AIME BEAUCOUP

 

 

 

Ernest est architecte, patron de sa propre agence, il travaille dur. Côté sentiment, il est nettement moins impliqué, débarquant à pas d’heure chez sa petite amie après s’être endormi sur son bureau. Ainsi va la vie de ce quinqua désenchanté.

 

 

 

Jusqu’au jour où un étrange appel de suède, lui rappelle qu’il est père, ou plutôt qu’il le fût. Son garçon qu’il n’a jamais vu et (re)connu vient d’être retrouvé noyé, la mère étant en indisponible, c’est à lui d’aller identifier le corps. Ernest refuse tout d'abord, puis prend sa voiture et part, à la rencontre d’une partie de sa vie qu’il n’a jamais désiré (et) accepter.

 

 

 

La première moitié du film se développe tel un road movie nordique, les paysages sont figés, froids, comme assoupis, ankylosés. À l’image d’Ernest qui passe ses journées à courir après de futiles objectifs professionnels, afin ne pas avoir le temps de s’arrêter sur lui-même.

 


 

Cette route empruntée, hors de ses habitudes va le confronter à cette blessure, et aux cicatrices qu’elle a provoquées. Un jeune homme, croise son chemin, puis partage son voyage. Magnus, qui à peu de chose près a l’âge qu’avait son fils, est un suédois, en partance vers un réconfort familial auprès de son grand père. Quelques aléas vont rapprocher ces deux inconnus aux destins éloignés et pourtant parallèles.

 

 

 

La réalisatrice, Anna Novion (Suédoise par sa mère) a, pour préparer le film invité Jean-Pierre Darroussin à partir en voiture jusqu’en Suède, certaines des rencontres faites par hasard (le groupe de rock par exemple) ont ainsi ensuite trouvé leur place dans le film.

 

 

 

« Rendez-vous à Kiruna », est un film tout en retenu et en finesse. Les secrets se laissent parfois aller à prendre vie, à voix basses, avec douceur et bienveillance, ou choisissent de rester muets, et de se laisser deviner, à qui sera capable de les déceler. Jean-Pierre Darroussin est comme toujours d’une grande justesse et prouve à nouveau un choix de filmographie des plus riches et singuliers (Kaurismäki, Guédiguian, les frères Larrieu, Becker…). Ce film est une tendre et sincère réflexion sur l’abandon, sur l’absence, et sur le passé qui n'en a jamais fini avec le présent.

 

 

 

 

La bande annonce:

 



03/02/2013
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