LES AMANTS DU TEXAS de David Lowery
BONNIE SANS CLYDE
par Bertrand Bichaud
3/5 ON AIME BEAUCOUP
Bob et Ruth s’aiment, envers et contre tout. Et surtout contre la loi. Un jour, un braquage tourne mal et les deux amants sont pris dans une fusillade, Ruth tire et blesse un policier. Bob s’accuse et innocente Ruth enceinte de quelques semaines. Une longue peine de prison attend Bob qui n’aura dès lors qu’une obsession : s’échapper pour rejoindre sa femme et son enfant.
Le film raconte une histoire d’amour torturée, sur fond de destins brisés par des mauvais choix de vies. Un premier film à la sauce Mallikienne évidente sans être pour autant déplacée. Car elle apparaît ici comme un point de départ sous forme d’hommage, ne se contentant pas d’un mimétisme vain et gratuit. Le film propose une plongée dans toute la splendeur (et décadence…) du Texas et de ses habitants les plus symptomatiquement cinématographiques.
« Les amants du Texas » joue sur une tension sourde, sur des ambiances qui prennent leur temps pour s’exposer et parfois exploser... Rien de bien nouveau en réalité et pourtant ça fonctionne parfaitement. L’histoire et son traitement en font une œuvre semblée imaginée pour « braquer » tous les prix du Sundance Film Festival.
Casey Affleck se trouve à nouveau à faire des merveilles dans un (pourtant) contre-emploi, une fois de plus après son génial rôle de flic psychopathe dans « The killer inside me » de Michael Winterbottom. Sa voix haut perchée, son physique propret de jeune premier et sa carrure le rapprochant plus d’un James Dean que d’un John Wayne ne l’empêche pas d’être convaincant dans la peau d’un petit voyou sans moral ni envergure. Une petite frappe que l’amour qu’il porte à sa femme et à son enfant dote d’un courage aussi surévalué qu’irraisonnable.
Elliptique mais sans abus, esthétiquement irréprochable, démesurément Américain, voici un film noir et romantique. Un western moderne à l'ambiance prégnante. Revendiquant à chaque plan son statut de film indépendant.
« Les amants du Texas » c’est un peu Bonnie sans Clyde. L’histoire d’une attente dont l’issue ne pourra être que tragique tant les dés(tins) sont pipés d’avance. Le film rappelle ces chansons country aux personnages quelconques et pourtant si romanesques, de petites gens réalisant des choses trop grandes pour eux.
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