LE BLOG DES FILMS D'AUTEUR

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LES LENDEMAINS de Bénédicte Pagnot

 

L’ELAN, DEMAIN !

 

 

par Bertrand Bichaud 

 

3/5 ON AIME BEAUCOUP 

  

Audrey vient d’avoir son Bac, avec les conséquences que cela représente pour elle : Quitter la maison familiale, changer de ville, s’éloigner de son petit ami et de sa copine d’enfance. Sa nouvelle co-locataire, une jeune femme active dans le militantisme politique va lui ouvrir les yeux sur un nouveau mode de penser et de vivre. Les bouleversements que cela va impliquer dans son existence vont aller bien au-delà de ce que quiconque la connaissant aurait pu imaginer. 

 


 

« Les lendemains » est un premier film, pour la réalisatrice Bénédicte Pagnot, mais aussi pour la comédienne principale Pauline Parigot. Et pour cette première « prise de parole » cinématographique, le discours est on ne peut plus convaincant.

 


 

Et pourtant, suivre le passage d’une adolescente à l’âge adulte dans un désenchantement nourrit de rébellion n’est pas des plus novateurs. L’excellent « Des filles en noires » de Jean-Paul Civeyrac relatait déjà le basculement de deux amies dans un rejet de la société et de son fonctionnement, poussant l'excercice jusqu’à son extrême. Isabelle Czajka et « D’amour et d’eau fraîche » avait, elle aussi racontée l’histoire d’une jeune diplômée rejetant un système qui l’avait lui-même mis en marge. Son choix (aussi sentimental que politique) l’avait amené à suivre un garçon fort peu recommandable…

 

 

À nouveau « Les lendemains » relate l’histoire de la métamorphose d’une adolescente, d’un lent basculement, qui enferme l’héroïne peu à peu dans une impossibilité de retour en arrière. On peut regretter l’absence d’explication de cette remise en cause des repères, de cette implosion intime, de ce choix délibéré d’autodestruction de son destin. Seul, un (petit) rejet amoureux semble difficilement justifier cette fuite en avant ... toute !

 

 

Mais le film fonctionne, pas à pas, prenant ses marques, par son naturel et sa fluidité, y compris par quelques imperfections de jeu qui finalement crédibilisent l’ensemble en lui donnant un « accent » de documentaire. Par moments, un parfum Rohmerien plane sur certaines scènes hyperréalistes, où un sentiment d’improvisation des dialogues ne fait que renforcer la véracité des situations. La première soirée qu’Audrey passe au squat, tout comme le dîner de noël en famille en sont les plus marquantes illustrations.  

 

 

« Les lendemains » est une chronique sociale sur l’histoire d’une soif d’utopie bien vaine, sur le rêve d'un soulèvement, d'un nouvel élan qui débuterait demain. Mais cette volonté de changement se confronte aux limites de ses préceptes, à l’anarchie de ses hasardeuses stratégies et à l’amateurisme de ses actions. Un joli film sur un espoir déchu avant même qu'il n'ait été distinctement défini. 

 

 

La bande annonce: 


 

 

 

 

 

 

 

 



15/04/2013
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