LE ROI DU CURLING D’Ole Endresen
Les marrants glacés.
par Bertrand Bichaud
3/5 ON AIME BEAUCOUP
Le film raconte l’histoire d’un champion de curling. Mais si, vous savez, ce drôle de sport qui se joue sur glace, avec des pierres en granit poli que l’on doit faire glisser, pour les placer au plus près d’une cible dessinée que l’on appelle « la maison ». Truls Paulsen est un joueur maladivement maniaque, d’une précision névrotique. Si bien qu’on le surnomme « Le maître du millimètre ».
Lui et ses partenaires forment une étonnante équipe, chacun des membres se révélant pour le moins perturbé. L’un est un obsédé sexuel notoire et fier de l’être, l’autre un insomniaque chronique (depuis que son père gagne sa vie en tant que sosie de Rod Stewart…).
« Le roi du curling », est le premier long métrage d’Ole Endresen, réalisateur Norvégien déjà (re)connu dans son pays pour ses séries télé et ses pubs. Dès les premières images, le film apparaît comme le résultat d’un travail que l’on devine minutieux. Rien n’y est laissé au hasard, les effets comiques n’étant pas exclusivement déclenchés par la « drôlerie » des dialogues et/ou des situations (ce qui est rare dans le domaine de la comédie). Le passé de publicitaire du réalisateur se ressent, il a une parfaite maîtrise de la nécessité d’être rapidement efficace, rien n’est en trop, aucun plan ne figure par hasard, et le rythme est brillamment tenu tout le film durant.
La principale réussite du film tient dans le fait que les effets comiques viennent de toutes parts. La réalisation est constamment soignée, le casting burlesque à souhait, le jeu des comédiens poussé aussi loin qu’il le faut, et les dialogues jouant en alternance sur des principes de non sens, de dérision, de répétition et de fantaisie sans limite. La très vivifiante track list qui sonorise le film contribue définitivement à la bonne humeur générale qui l’accompagne.
Il y a du Chatiliez (« La vie est un long fleuve tranquille », « Tatie Danielle »…) chez Endresen, on y retrouve le soin apporté à l’image, précisément aux choix des couleurs des décors et des costumes. Il y a aussi du Tati (Jacques, et non plus Danielle…) et du Dominique Abel-Fiona Gordon (le duo de « La fée », « Rumba », « L’iceberg »…) dans la direction des comédiens. De nombreuses scènes délivrent un comique venant des mouvements des personnages, véritables chorégraphies irrésistiblement burlesques.
« Le roi du curling » est à ce jour déjà « couronné » du Prix du Public au Festival Européen en Essonne 2012 et de l’Amphore du Peuple attribué par le Festival International du Film Grolandais de Toulouse 2012.
Réjouissant, (presque) pas graveleux et infiniment cocasse, « Le roi du curling » est une sorte d’omelette Norvégienne ingénieusement foutraque et délicieusement flambée à l’irrévérence scandinave.
La bande annonce:
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