L’ARTISTE ET SON MODELE de Fernando Trueba
DE MARBRE…
par Bertrand Bichaud
1/5 MOYEN MOYEN
Après l’original et très convaincant « Chico & Rita », un dessin animé musical dans le Cuba des années 50, Fernando Trueba change d’Art et d’approche. Il troque la musique pour la sculpture et l’animation fortement colorée pour un film en noir et blanc. Un blanc des plus lumineux et brillant (au sens propre et non figuré, ni figuratif…).
Autant le choix du noir et blanc fut-il le bienvenu ces dernières semaines pour « Tabou », « Blanca Nieves », ou encore dans le cadre du documentaire « Etre là », autant dans le cas présent, l’idée semble pour le moins contestable car injustifiée. Si ce n’est pour une unique scène de jeu d’ombre et de lumière autour d’une sculpture filmée en « intérieur jour ».
« L’artiste et son modèle » se déroule durant l’été 43, dans un village français frontalier à l’Espagne. Un vieux et célèbre artiste vit au rythme de ses dessins et sculptures au côté de sa femme (Claudia Cardinale). Laquelle en faisant son marché un beau matin, remarque une jeune femme semblant perdue. Elle décide de l’accueillir (la cueillir ? ) et de « l’offrir » à son artiste de mari pour qu’il la prenne pour modèle. D’où le titre le film…
Le principal problème de « L’artiste et son modèle » est qu’il suggère à plusieurs reprises des pistes de développement, sans jamais s’y attarder. Le résultat en devient indigeste. Le rapport entre l’artiste et son modèle est survolé puis oublié. Le rôle de l’Art dans une situation de guerre, voilà encore une thématique qui aurait mérité bien plus d'attention. Mais non, le scénario préfère parsemer ça et là des éléments, aussi saugrenus qu’insipides soient-ils, censés relancer l'histoire : L’arrivée d’un parachutiste qui forcément deviendra l’amant de la modèle (de l’amour…). La visite d’un officier allemand (du suspens…) qui se révèle être amateur d’art (de l’émotion…). Non, définitivement, cette histoire de sculpteur en fin de vie (et d’envie) nous laisse de marbre.
La seule consolation se concentre sur le plaisir de revoir le grand Jean Rochefort, qui malgré des dialogues peu propices à l’intérêt nous sauve à lui tout seul de l’ennui.
« L’artiste et son modèle », peut-être par excès de volonté de satisfaire le plus grand nombre, ne convainc finalement personne. À vouloir aborder trop de sujets, on prend le risque de se saborder en en approfondissant aucuns.
La bande annonce:
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