LA TENDRESSE de Marion Hänsel
QUE RESTE-T-IL DE NOTRE AMOUR ?
par Bertrand Bichaud
2/5 ON AIME BIEN
Frans et Lisa est un couple séparé depuis bien longtemps. Lui a refait sa vie, elle profite d’une solitude qui semble lui convenir. Par obligation, ils se retrouvent, le temps d’un voyage en voiture, en route pour rejoindre leur fils hospitalisé suite à un accident de ski.
« J’avais envie d’écrire une histoire simple, qui parle de gens simples, des gens dont on dit qu’ils sont sans histoires (…) J’avais aussi envie de parler avec humour des relations entre parents et enfants, sans crise générationnelle », explique la réalisatrice.
Et en effet, « La tendresse » est un film incontestablement simple. De son histoire à son choix de la raconter. La mise en scène est soignée mais classique. Les dialogues, réalistes, pâtissent par moments d’un manque d’aspérité. Le montage un peu convenu termine d’habiller l’ensemble du film d’une simplicité qui flirte avec le simplisme.
« Ce sont ces choses banales qui créent une histoire universelle » déclare Oliver Gourmet en parlant du film. On peut aussi trouver que l’excès de sobriété confine au manque de caractéristiques attrayantes. Il est vrai qu'il émane un certain charme de cette volonté de ne raconter qu’avec humilité et sobriété la vie des personnages et leurs aléas. Mais ce charme détient en lui une fragilité qui ne lui permet que difficilement de tenir sur l’ensemble du récit.
Marion Hänsel signe avec « La tendresse » un 11ème film délicat et intimiste. Offrant un moment agréable de divertissement. Mais qu’en restera-t-il ? Peut-être autant (et si peu…) que de l’histoire d’amour des protagonistes. Un souvenir parcellaire et fuyant, des bribes d’émotions embrumées par le temps. Un passé que rien n’arrive à vouloir transformer réellement en un nouveau présent.
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