DIAZ, UN CRIME D’ÉTAT de Daniele Vicari
LE MASSACRE
par Bertrand Bichaud
1/5 MOYEN MOYEN
En 2001, lors du 27ème sommet du G8 à Gênes en Italie, plus de 300 000 personnes, de toutes nationalités, organisent des manifestations afin de faire entendre leur opposition et leurs revendications altermondialistes. Peu à peu, la violence remplace le pacifisme des premiers jours. De nombreuses guérillas urbaines ont lieu. Le bilan sera d’un mort, de plus d’un millier de blessés, de centaines d’arrestations et des dégâts se chiffrant autour de 50 milliards de lires. 93 personnes seront arrêtées, séquestrées, torturées, avant d’êtres relâchées. Selon Amnesty International, il s’agit de « La plus grave atteinte aux droits démocratiques dans un pays occidental depuis la fin de la seconde guerre mondiale ». Le film relate ces événements.
L’absence d’exposition du contexte et d’explication des revendications en jeu, fragilise le film dès son début. Il se contente en effet de mettre en scène, souvent maladroitement car de manière trop ouvertement militante, une confrontation apparaissant bien manichéenne.
D’un côté de jeunes et utopiques anticapitalistes, qui jouent de la guitare, boivent des bières, ou pour les plus raisonnables d’entre eux, passent leur temps à tenter de gérer des problèmes de logistiques pour l’hébergement des nouveaux arrivants. En face, des policiers tout en casques et en matraques, ayant pour unique et obsessionnel volonté de « casser » du manifestant.
Le scénario survole les trop nombreux personnages entourant l’histoire, n’en suivant réellement aucun. Ce manque de ligne narrative claire transforme le film en une suite de scènes trop aléatoires. Le montage quant à lui gratuitement complexe, ne fait qu’alourdir l’ensemble. Mais le principal défaut du film en est son insupportable complaisance malsaine dans la représentation qu’il fait de la violence.
À trop vouloir être dans une dénonciation extrême et perpétuelle, le réalisateur en arrive à « massacrer » son film. Le manque de recul et de nuances est contre-productif, il annihile l’objectif trop revendiqué : Une accusation acharnée et unilatérale.
Trop militant, grossier dans son approche, donnant l’impression de conserver l'émotion fébrile post-traumatique, le manque de recul et de distance face à l’horreur et l’injustice, dessert des événements dont l'atrocité objective et factuelle se suffisait à elle-même.
La bande annonce:
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